JOUR 6 – Pour Moscou, de nuit

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Premier Deuxième train de nuit avec confort première classe pour notre première traversée sur le plus grand pays du monde : la Russie !
Rendez vous compte, le seul pays limitrophe avec la Norvège et la Corée … en un seul bloc!
La question n’est pas tellement de savoir où, ni comment, prendre ce train de nuit Helsinki-Moscou, qui est très bien indiqué dans la gare finlandaise, en suédo-finno-anglo-cyrillique, mais d’être paré pour pouvoir traverser la frontière entre les deux derniers pays de l’Europe, avec l’indispensable visa pour la Russie.

Moscou…. Moscou, où êtes-vous ?

Sur un si long périple, il est important de connaître à l’avance les différentes directives et obligations pour pénétrer le sol russe, et elles sont nombreuses.
Tout d’abord, toute personne voulant mettre le pied en Fédération de Russie doit avoir un visa. Pour le visa tourisme, il peut aller jusqu’à 30 jours maximum. Deux solutions s’offrent alors à nous pour ces 3 mois de voyages : soit nous faisons les démarches depuis la France pour le 1er visa russe et ensuite depuis le Japon pour le second, avec les complications d’envoi et de rendez-vous à l’ambassade qui s’ajoutent, soit nous optons pour un visa de 3 mois consécutifs non touristique.
Pour une solution de facilité, ou plutôt de moindre difficulté, la seconde solution semble la plus appropriée, avec un visa couvrant l’intégralité du voyage en durée, nous permettant d’entrer, de sortir, puis de rentrer et de ressortir du territoire russe : cela s’appelle un visa à double-entrée…. d’affaires.

Une belle tête de vainqueur.

Pour en faire l’acquisition, il est obligatoire d’avoir un voucher (lettre d’invitation) émanant de Russie avant de commencer tout le processus de demande de visa très quadrillé et plutôt fastidieux. Si vous ne connaissez pas de contact en Russie, le mieux comme pour nous, est de passer par des intermédiaires professionnels comme Russie-Autrement ainsi que Mondial-Visas qui nous ont permis de décrocher le précieux sésame.
Faîtes attention toutefois à bien prendre en compte les délais et éventuels aller-retours entre le consulat, l’ambassade, les agences et vous-même : depuis la demande initiale et l’obtention du visa par la poste, près de 2 mois et demis se sont écoulés, sans demande supplémentaire d’ajout au dossier !
L’envoi et le retour de nos passeports se sont déroulés sans aucune complexité, avec un temps record de rapidité d’envoi : moins de 24h ! Ces précieuses semaines d’attente nous permettent de ne plus nous préoccuper de ces démarches administratives durant toute la durée du voyage, et de profiter pleinement de ce que nous allons vivre durant ce trimestre, à commencer par ce train de luxe !

Un accueil symétrique et esthétique.

Compartiment privatisé, lits couchettes, repas inclus (avec un succulent chocolat), température et lumières réglables, prises de courant, ainsi que douches et toilettes disponibles dans le wagon : un confort inégalable pour un trajet de 15 heures que l’on ne retrouve même pas dans des vols commerciaux en première classe !

3 bouteilles par personne pour accompagner notre assiette de Steak-Purée N°3 (on n’a pas tout bu).

Le trajet fut néanmoins chahuté par la traversée tant attendue de la frontière entre la Finlande et la Russie. En pleine nuit, le train s’arrête subitement au milieu de dizaines de chaînes de wagons obstruant tout champ de vision depuis les cabines. Des limousines stationnées de chaque côté du Tolstoï ayant pour but de masquer l’horizon, et brouillant les repères des voyageurs, afin d’instaurer un climat propice aux contrôles des autorités russes.

Une vue…. unique.

Les portes des compartiments sont désormais entièrement ouvertes, et le silence rode. Pendant une heure et demie, chaque voyageur est assis sur sa couchette et patiente le temps que la patrouille passe. Un homme arrive enfin pour nous, mais ne fait que passer en rigolant. Une femme cette fois-ci vient à nous, en demandant nos passeports de la manière la plus sèche possible. Après consultation attentive de notre identité et visas russes, elle assène de son tampon deux marques sur nos passeports respectifs et nous demande encore d’attendre.
Deux femmes arrivent alors sans dire bonsoir :
« Loup-gage ! »
 » – Sorry ? » M’excuse-je.
« Loup-gage ! » Répète-t-elle d’un ton plus agacé. « Do you have loup-gage ? »
 » – Luggage ? » Tente-je bien brièvement, pensant qu’elle parlait de nos éventuels bagages.
 » – Yes, here ! » continuant ainsi l’interrogatoire en montrant que nous avions placés nos sacs à dos sous nos lits ;
« OPEN ! » hurle-t-elle sous les regards médusés des autres passagers.
À peine après avoir tiré nos sacs respectifs sous nos lits que la douanière devient décontenancée : face au volume et poids que nos sacs pouvaient représenter, ainsi que le temps passé à fouiller ces derniers, celle-ci tape sur l’épaule de sa partenaire et nous lance un « Ok. »
La fouille des sacs fut réalisée ainsi et le train put redémarrer sur ses rails, désormais en terre russe. Plus de 90 minutes d’attente pour un coup de tampon officialisant la véracité de notre visa font relativiser certaines attentes du quotidien… ou celles à venir dans notre voyage en Russie.

Comme on dit à St-Pétersbourg (gauche) : Спокойной ночи !

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